LE TERRITOIRE

Dans cet article nous allons aborder l’analyse du territoire, les différents types de pistes utilisées, les zones de repos et les zones de nourrissage. Connaître le territoire que vous allez fouler est indispensable pour trouver des animaux et entre autre des postes d’affût.

Les indices visibles

1. Analyse du terrain

Chaque milieu est plus ou moins propice au passage d’animaux sauvages. Il existe forcément des îlots où toutes les conditions sont réunies pour leur offrir eau, nourriture et sécurité. Ce sont ces zones qu’il vous faut trouver et les voies d’accès qui y mènent.

Les herbivores recherchent principalement (les carnivores recherchant les herbivores) :

• Un couvert épais (végétation, broussailles, rocher) pour s’y réfugier et fuir en cas de danger
• Une grande variété de plantes qui vont arriver à maturité à des périodes différentes. Cela simplifiera la recherche de nourriture tout en évitant de grande migration
• Les points d’eau sont souvent sur des lieux de passage et leur approvisionnement provient en majorité de la rosée lorsqu’il mange et de leur nourriture.

La présence de certains animaux est aussi un indice de bonne qualité du terrain (les rongeurs, les lapins, les cervidés).

Distinguons 3 grands types d’habitat :

• Les forêts épaisses : habitat pauvre, les arbres empêchent la végétation basse de se développer (autant de cachette en moins) et la nourriture est rare et peu diversifier.
• Les champs : habitat pauvre sauf en période de végétation, les seules zones de couvert sont au bord des champs et uniquement si des haies/arbres sont présents.
• Les zones de transitions : probablement le meilleur endroit pour trouver la plus grande diversité d’animaux. Il s’agit de l’intersection entre plusieurs habitats. Ces zones apportent une grande variété de nourriture et de quoi se mettre à l’abri.

2. Les Coulées

Les animaux ont une connaissance parfaite de leur territoire et l’exploitent aux mieux en fonction des situations.
Naturellement ils prendront le chemin le plus court et sans danger pour aller d’un point A à un point B, mais s’ils sont en fuite, ils prendront d’autres chemins connus vers un coin plus sûr. Aussi il existe un réseau complexe de chemins utilisables sur un territoire et chaque animal le connaît par cœur.

a. “Les Autoroutes”

Les pistes/coulées/caminol etc… principales ne sont pas espèces-spécifiques. Ce sont les autoroutes du territoire et sont très bien connues de tous. Tous les animaux les empruntent souvent quel que soit leur taille ou leur nombre, et restent inchangés sauf grande perturbation.

Un tel passage met la terre à nue où on ne trouve ni feuille morte ni végétation. Elles sont donc facilement identifiables, mais permettent rarement d’identifier un animal en particulier.

b. “Les Nationales”

Des coulées plus petites et situationnelles, utilisées par certaines espèces pour, boire, manger ou dormir cheminent en partant des routes principales.

Elles sont parcourues peu fréquemment et changent facilement. Quand on souhaite placer un piège photographique pour repérer un individu en particulier, c’est sur ces pistes qu’il faut les poser.

c. “Les Passages secrets”

En cas de fuite, l’animal effarouché prendra une troisième voie. Il partira à l’opposé de l’élément perturbateur et suivant la curiosité de l’animal s’arrêtera ou pas pour confirmer la cause de sa peur. Il pourra prendre un même chemin de fuite si celui-ci amène à une cachette sûre.

3. Différentes zones de repos

On peut rencontrer de véritables lits plus ou moins aménagés par les espèces qui n’ont pas de terrier, abrité contre un arbre, une falaise ou dans une végétation épaisse.

Dans cette couche, l’animal a bien choisi le lieu difficile d’accès, c’est un point d’observation/d’écoute toujours à l’affut d’un prédateur/source de dérangement. La végétation est bien tassée, souvent en forme d’ovale.

Souvent l’animal dépose ses excréments en se réveillant sous forme de tas contrairement aux zones de gagnage.
Certaines couches sont utilisées de temps en temps lors de trajet long et régulier.

Certaines espèces créent de véritable nid à partir de la végétation alentour souvent pour élever ses petits (exemple du sanglier au milieu des champs).

4. Zone de gagnage

L’animal herbivore va chercher en priorité la diversité de plantes. Il emprunte alors les chemins dédiés qui y mènent et broute la zone tout en avançant en général dans le sens du vent. Bien connaître ces zones peut permettre de prédire le déplacement de l’animal et trouver un point d’observation idéal.

Certaines zones sont riches en une même espèce de plante dont l’animal est friand. Elle lui apporte des besoins particuliers (arbre fruitier, ronce, lierre…). N’oubliez pas de trouver et de noter ces points dans votre carnet.

L’animal peut aussi manger le long d’une partie du chemin, on voit alors des traces végétations mangée à hauteur de l’animal. Il laisse alors ses excréments tout en marchant.

Bibliographie:

OA Guide to Animal Tracking, Rick Curtis, Princeton University

Chazel M, Chazel L, 2011, Reconnaitre et décoder les traces d’animaux Manuel d’ichnologie, Editions Quae